Adjudication, gré à gré… Des termes qui peuvent sembler bien mystérieux ! Les ventes aux enchères sont des transactions très réglementées, et comme beaucoup de domaines spécifiques, elles bénéficient d’un vocabulaire précis qui leur est propre. Pour vous familiariser avec ces mots et être efficace dans vos démarches, voyons un peu quels termes vous pourriez rencontrer si vous entrez dans le monde des enchères.
Ce qu’il faut savoir sur la vente aux enchères
La vente aux enchères peut être volontaire, c’est-à-dire qu’elle est à l’initiative du vendeur : une collection d’objets, un héritage encombrant… Le propriétaire des biens souhaite récupérer de la liquidité sur ses biens personnels, il les confie alors à un commissaire des ventes. Les commissaires connaissent le marché de l’art par exemple, et les prix pratiqués. Ils sont donc les plus à même de conseiller et orienter le vendeur sur ce qu’il peut tirer de ses articles.
Vous pouvez contacter directement un commissaire dans une salle des ventes (vous trouverez facilement les salles près de chez vous sur internet), dite aussi société de ventes volontaires.
La vente aux enchères peut être judiciaire : la vente est forcée, et subie par le vendeur.
Un juge va décider qu’une société en liquidation ou un particulier en faillite (c’est-à-dire qui ne peut plus honorer ses dettes) va vendre ses biens pour rembourser son créancier. C’est souvent le cas pour les transactions immobilières pour lesquels les hypothèques avaient été les garanties choisies, ou les ventes de matériel professionnel. En cas de surplus, les vendeurs garderont la différence.
En qualité d’acheteur, pour les transactions immobilières, vous devez être assisté d’un avocat inscrit au barreau.
Tout bien peut être vendu aux enchères : immobilier, timbres, œuvres d’art, plomberie, meubles, etc. Tout… Ou presque. La réglementation prévoit des interdictions en matière de sécurité, de protection animale et environnementale (espèces en voie de disparition, ivoire), de déontologie (restes humains momifié, objets nazis) … Mais ces règles sont nationales et varient selon les pays.
Le vocabulaire à connaître
- Adjudicataire : c’est la personne ou la société qui remporte l’enchère, celui dont le prix était le plus élevé.
- Adjudication : c’est le terme juridique qui désigne la mise en vente par le système d’enchère. On parle de « vente par adjudication ».
- Adjugé : c’est le mot magique ! C’est un mot très important qui signifie que l’enchère est remportée pas le dernier enchérisseur. Ce mot acte l’adjudication et le transfert de propriété. Un coup de marteau seul arrête simplement la vente.
- Catalogue de vente : c’est la liste des biens qui seront proposés. Il est surtout édité pour les ventes d’art, prestigieuses, et est souvent payant.
- Caution : c’est une autorisation de prélèvement à signer lorsque vous vous portez enchérisseur pour la première fois.
- À la chandelle, ou à la bougie : système où les enchères cessent lorsque la bougie s’éteint. C’est plutôt une petite flamme qu’un gros cierge.
- Consignation : pour les ventes immobilières, les enchérisseurs doivent déposer un chèque en consignation auprès du notaire chargé de la vente. C’est lui qui en déterminera le montant. Rappelons qu’il n’est pas possible de faire un prêt bancaire pour acheter un bien immobilier aux enchères, vous devrez payer comptant.
- Enchérir : c’est proposer une offre supérieure à celle d’un autre acheteur.
- Enchérisseur : il faut être majeur, solvable… et non interdit de vente aux enchères ! Dans le cadre d’une vente aux enchères immobilière, seul un avocat peut enchérir pour le compte de son client. De même, vous ne pouvez être enchérisseur sur vos propres biens.
- Folle enchère : c’est la vente lors de laquelle on met aux enchères un bien qui avait été vendu lors d’une vente précédente, et dont l’acheteur s’est rétracté (il en subit des pénalités financières : différence avec le nouveau prix de vente, coût de la vente aux enchères…). On appelle ça la réitération des enchères.
- Frais : attention, en plus du prix du marteau, vous devrez payer des frais. Ils sont annoncés publiquement, et varient de 15 à 25 %.
- Prix de réserve : c’est le prix en-dessous duquel le commissaire s’engage, auprès du vendeur, à ne pas vendre le bien. Il est général tenu secret.
Surenchérir : après une vente immobilière court un délai de 10 jours pendant laquelle un acheteur peut encore proposer un prix, supérieur d’au moins 10 % à l’offre gagnante. - Vente de gré à gré : si un bien ne trouve pas preneur lors d’une vente (pas d’enchérisseur ou prix de réserve non atteint), les commissaires-priseurs ont désormais la possibilité de procéder à une vente de gré à gré, en dehors du circuit traditionnel de l’enchère. On les appelle aussi les ventes « aftersales ».
La vente aux enchères peut être un réel moyen de faire de bonnes affaires. Pour réussir vos adjudications, il vaut mieux toutefois être un minimum averti sur le principe de fonctionnement de la vente à laquelle vous allez assister, pour ne pas être en défaut de paiement (attention aux frais annexes) et bien vous informer sur les biens mis en vente afin de ne pas acheter au-dessus de leur valeur dans l’engouement et l’excitation de l’enchère.